Karlfried Graf Durckheim (1896–1988)

> ŒUVRES DE K. G. DÜRCKHEIM TRADUITES EN FRANÇAIS

• Le Japon et la culture du silence, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Le Courrier du Livre, 1985 [1949]. 118 p. (3-502-64150-1)


• rel="nofollow" target="_top">Sous le signe de la grande expérience, Traduit de l’allemand par D. Trierweiler, Monaco, Éditions Alphée, 2006 [1951], 243 p.


• Hara, centre vital de l’homme*, Traduit de l’allemand par C. Vic, Paris, Le Courrier du Livre, 1974 [1956]. 254 p. (2-7029-0059-3)


• Le zen et nous, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Le Courrier du Livre, 1976 [1961], 153 p. (2-7029-0020-8)


• Pratique de la voie intérieure : Le quotidien comme exercice, Traduit de l’allemand par F. Lowenbach, Paris, Le Courrier du Livre, 1968 [1961], 117 p.


• Le Don de la grâce, Conférences de Francfort 1967-1970*, Éd. du Rocher, 1992


• Méditer, pourquoi et comment ? Vers la vie initiatique, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Le Courrier du Livre, 1978 [1976], 181 p. (2-7029-0064-X)


• L'homme et sa double origine, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Les Éditions du Cerf, 1983 [1973], 221 p.


• L'esprit guide*: Entretiens avec Franz Woerly, Paris, Albin Michel, Paris, 1984


• La percée de l’Être ou les étapes de la maturité, Traduit de l’allemand par P. H. De Roguin en collaboration avec R. M. De Pourtales, Paris, Le Courrier du Livre, 1971 [1954], 159 p.


• Exercices initiatiques dans la psychothérapie, Paris, Le Courrier du livre, 1977


• La Voie Initiatique. Tome 2, Le Don de la grâce, Conférences de Francfort 1972-1983*, Monaco, Éd. du Rocher, 1988


• La Voie de la transcendance - L'homme à la recherche de son intégralité, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Albin Michel, 1991 [1968], 251 p.


• Le centre de l'être: Propos recueillis par Jacques Castermane, Paris, Albin Michel, 1993 (978-2-2260-6090-7)


• Dialogue sur le chemin initiatique: Entretiens avec Alphonse Goettmann, Coll. « Témoins spirituels d’aujourd’hui », n° [s.n.], Paris, Les Éditions du Cerf, 1979, 154 p. (978-2-2261-0842-5)


• Le son du silence, Ed. du Cerf, 1993


• L'expérience de la transcendance, Coll. « Sagesse du corps », n° [s.n.], Traduit de l’allemand par M.-P. Schlembach, Paris, Les Éditions du Cerf, 1987 [1984], 184 p.


• Sagesse et amour. Méditations quotidiennes. (éd. établie par Christa Well) ; trad. de l'allemand par Jacques Detreves), Monaco, Éd. du Rocher, 2003


• Le Maître intérieur: le maître, le disciple, la voie, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Paris, Le Courrier du Livre, 1980 [1972], 181 p. (2-7029-0105-0) (BNF 34680534)


• Pratique de l'expérience spirituelle, Traduit de l’allemand par C. de Bose, Monaco, Éditions du Rocher, 1985 [1956]. 258 p.


• Chemin de vie, Textes recueillis et choisis par Christina Castermane et Pierre Philippon (Avant-propos, Jacques Castermane), Paris, Éd. de La Table Ronde, 1997 (2-7103-0774-X)


• Merveilleux chat et autres récits zen, (Illustrations, Klaus Bertelsmann), Paris, Le Courrier du livre, 2004

BIBLIOGRAPHIE

• (de) Karlfried Graf Dürckheim, Der Weg ist das Ziel: Gespräch mit Karl Schnelting in der Reihe « Zeugen des Jahrhunderts », Göttingen, Lamuv, 1992, 127 p..


• Jacques Castermane, Comment peut-on être zen ?, Paris, Éd. Le Relié, 2009, 176 p. (978-2-35490-032-8).


• Maryline Darbellay, Karlfried G. Dürckheim : une rencontre entre l'Orient et l'Occident : écarts et convergences avec le christianisme, Paris, L'Harmattan, 2008, 367 p. (978-2-296-04522-4)


• Alphonse Goettmann, Mémoire éternelle pour Graf Dürckheim : hommages, Paris, Dervy Livres, 1990, 113 p.


• Rachel Goettmann, Alphonse Goettmann, Graf Dürckheim : Images et aphorismes, Paris, Dervy, 2008, 159 p.


• Rozalia Horvath, « Regard chrétien sur le Hara. À propos du livre Le hara de Karlfried Graf Durckheim » (conference paper), 2008, [lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2018)].


• Jean-Yves Leloup et Jacques Castermane, Karlfried Graf Dürckheim : textes & témoignages, présentés par Jean-Yves Leloup et Jacques Castermane, Paris, Les éditions du Relié, 2012 [1997], 189 p. (9782354900861).


• Brian Victoria, « A Zen Nazi in Wartime Japan: Count Dürckheim and his Sources—D.T. Suzuki, Yasutani Haku’un and Eugen Herrigel », The Asia Pacific Journal - Japan Focus, 12, no 3, 13 janvier 2014, p. 1-52 [lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2018)].


• Gerhard Wehr,Karlfried Graf Dürckheim. Une vie sous le signe de la transformation, Traduit de l’allemand par D. Verne, Paris, Albin Michel, 1997 [1988], 306 p. (2-226-09461-X].


• Jacques Castermane, Les leçons de K. G. Dürckheim, Éd. du Rocher, 1988

… (mais)

Die Inhalte dieses Buches sind nicht leicht zu lesen, sie bedürfen hoher Aufmerksamkeit und der notwendigen Ruhe & Zeit. Wenn man das einrichten kann, bietet es reichliche Schätze des Erkennens. Wo liegen die Verbindungen zwischen dem irdisch festen Körper und der Transzendenz zu einem geistig höheren Wesen, das dem Tod einfach in die Augen blicken kann? Wenn Sie danach suchen und jene Perspektiven schätzen, die uns die inneren Augen öffnen können, wenn Sie bis zum letzten Moment reifen und zunehmen wollen, auch wenn außen alles abnimmt, dann ist dieses Buch erste Wahl.

Auf Seite 261 (Altwerden) steht: "Wo das Herz sich löst von allem, an dem es hängt, beginnt eine Fülle und Kraft sich bemerkbar zu machen, die nicht von dieser Welt ist." Besser kann man die Ergebnisse des inneren Friedens nicht beschreiben, der einen bei vielen Passagen dieses Buches berührt und den Satz ahnen lässt, dass jeder so stirbt, wie er gelebt hat. Das Zerglühen des Ichs wird der Held und Nr. 1-Süchtige besonders dramatisch erleben und vom Licht jenseits des Egos ebenso geblendet wie er zu Lebzeiten seine Mitmenschen geblendet hat. Er erkennt nichts außer einem verschwindend kleinen Ego. Seine panische Angst vor Krankheiten verhält sich umgekehrt proportional zu seinem Mitgefühl und alles, was ihn zum Ja bewegen könnte ergeifert sich zum kritischen Nein alles Lebendigen.

"Das Aufglühen des Unendlichen setzt das Ausglühen im Endlichen voraus, immer wieder...Immer wieder fällt der Mensch aus der Höhe des Ganz-Anderen, darin er sich einen Augenblick fand, in die Lebensform seinen natürlichen Ichs zurück oder taucht aus der Tiefe des Geheimen an die Oberfläche des Gewohnten auf." (S. 125-126) Je mehr Fassaden dabei zu Bruch gehen, je mehr friedliche Koexistenzen mit sich und anderen folgen, je mehr Mit-Gefühl möglich ist, umso reicher wird der eigene Weg, ohne allzu große Forderungen an das Schicksal. Erst so werden jene Wirkmöglichkeiten in den Weg treten, die uns ermöglichen, befreit und glücklich jeden Tag zu sterben, um widerstandslos glücklich sein zu können. Bei jedem Atemzug.

Über die 5 Sinne hinauszugehen bezeichnet die Transzendenz, das Spirituelle oder das Religiöse, ganz nach individuellem Terminus. Erst dort wird das eigene Wesen ganzheitlich erfahrbar und eine aufschwingende Harmonie zwischen Ratio und Gefühl möglich. Dazu muss man das mittleralterliche Sündenbewusstsein hinter sich lassen. Dann wird die Reise in diesem Buch möglich, eine selbst-bewusste Hinwendung zum Erfassen transzendenter Menschlichkeit, in der alles mit allem verknüpt ist und sich selbst sinngebend konstituiert. "Mit dieser Wendung beginnt dann die Neue Zeit." (S 23)

Das Buch erinnert mich in vielen Passagen an Eine neue Erde: Bewusstseinssprung anstelle von Selbstzerstörung, es lässt abseits von religiösem Hokuspokus zu, dass wir zutiefst eigenbestimmt sind. "Die Welt treibt uns, ohne je Ruhe zu geben, zur Leistung und hält uns in Atem, auf dass wir zu etwas Feststehendem kommen, eine Stellung gewinnen und sie halten. Das Wesen verlangt von uns, dass wir, ihm zugewandt, nirgendwo haften, auf dass wir uns nicht im Feststellen und Stehenbleiben verfehlen. Die Welt hält uns zum Reden und unablässigen Wirken an. Das Wesen verlangt, dass wir stille werden und selbst das Tun tun, ohne zu tun...Das Reifen aus dem Wesen geht über Unsicherheit und den Schmerz hinweg, wächst aus dem Leiden und bringt seine Frucht erst im Sterben." (S 26)

2011… (mais)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Durckheim-Lexperience-de-la-transcendance/619176
> Bibliographie : https://www.librarything.fr/work/30835700/book/247558596

> L’EXPÉRIENCE DE LA TRANSCENDANCE, Le pèlerin chérubinique, Réflexions sur la bhagavad gîta - Les Gnostiques. Editions Albin Michel, Coll. « Spiritualités vivantes ».. — Dans cette excellente collection de poche ont déjà paru deux autres ouvrages consacrés à Graf Dürckheim, « Le Centre de l’Être » (propos recueillis par Jacques Castermane), et « l’Esprit Guide » (entretiens avec Franz Woerly). Ces titres résument bien le message de Karlfried Dürckheim. « Retrouver une vie qui se réalise pleinement sur le plan terrestre sans perdre le fil d’or qui la relie à son Être essentiel, retrouver cette vie qui s’applique dans le monde à témoigner de cet Être et de son influence, c’est constituer l’Homme tel qu’il est conçu au plan divin, c’est permettre au Grand Être de résonner à travers lui. »
Donner un sens spirituel à notre vie, tel est le but de celle-ci, tel est le thème de chacun de ces livres admirables ; ils se complètent, s’éclairent, se recoupent, forment un tout. Ils mettent à portée de main, à portée des yeux et du coeur la possibilité d’atteindre la dimension de profondeur en vivant plus pleinement notre « vie de surface », notre quotidien. Ce paradoxe constitue une des différences entre l'Oriental et l’Occidental ; il est aussi le chemin vers une sagesse très accessible.
Allemand, lui aussi, né presque trois siècles avant Dürckheim (l’année de la mort de Jakob Bôhme, autre grand mystique), Johannes Scheffler avait pris le nom latin d’Angélus Silesius, signifiant « le Messager de Silésie », sa région natale. Héritier spirituel des deux maîtres rhénans, Eckhart et Tauler, son oeuvre la plus connue est « Le Pèlerin Chérubinique », sous-titré « Épigrammes et maximes spirituelles pour enseigner la contemplation de Dieu ». Il est intéressant de savoir que le titre allemand est le « Cherubinischer Wandersmann ».
Le « Wanderer », l’errant, le voyageur, celui qui est « en quête », est un personnage cher à la culture germanique de toutes les époques. A l’ère romantique chez Schubert, il est à la recherche de l’inaccessible bonheur et il symbolise dans le même temps l’inexorable marche de l’homme vers la mort. Wagner le dépeint en dieu déchu que les rêves de grandeur et de domination ont mené à sa perte. Pour Silesius bien sûr, le cheminement est spirituel, chaque pensée, chaque aphorisme amène le lecteur à méditer et à avancer vers son centre. Curieusement, le procédé est à la fois très germanique et… très oriental.
Les grands textes hindous (entre autres) étaient familiers de Jean Herbert. Ses « Réflexions sur la Bhagaved Gîta » sont irremplaçables pour qui veut pénétrer un peu plus avant dans la compréhension de ce qui est à la fois chanson de geste, épopée, initiation spirituelle. Au-delà de la poésie, de l’aventure, il y a matière à méditer, il y a leçon de vie à chaque page. Jean Herbert donne ici des clés très précieuses.
Que peut nous apporter l’étude des Gnostiques ? Comment s’est fait la transmission de leurs idées ? Jacques Lacarrière nous rend très présents, très vivants, ces hommes des IIIe et IVe siècles après Jésus-Christ ; leur existence se déroulait, pour la plupart, à Alexandrie et dans ses environs. La révélation intérieure est pour eux la voie d’accès à la connaissance mystique. Ils auraient pu faire leur la phrase de Pascal « Pour aimer les choses terrestres, il faut les connaître, pour connaître les choses divines, il faut les aimer ». (Françoise BLÉVOT).
—Carnets du Yoga, juil./août/sept. 1995

> L’EXPÉRIENCE DE LA TRANSCENDANCE, de Karlfried Graf Dürckheim (Albin Michel, 1994). — L’homme moderne peut « pratiquer le quotidien comme exercice spirituel », ainsi que l’ont toujours enseigné les maîtres zen japonais. Il existe des voies concrètes qui peuvent nous apprendre à laisser s’exprimer le divin qui nous habite, et accéder à une autre dimension de l’existence, non dominée par la raison analytique et le développement technique. (Spiritualités Vivantes)… (mais)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Durckheim-Exercices-initiatiques-dans-la-psychoth...
> Karlfried Graf Durckheim : Hara, centre vital, In: Revue 3e millénaire, rel="nofollow" target="_top">n°115, Printemps 2015 (pp. 88-89)
> Bibliographie : https://www.librarything.fr/work/30835700/book/247558596

> EXERCICES INITIATIQUES, de Karlfried von Dürckheim - Ed. Courrier du Livre (2012), 100 pages. — RÉSUMÉ. — En Occident, la thérapeutique traditionnelle est, tout comme l'éducation, centrée sur deux points principaux : rendre les hommes capables de fournir un travail efficace et de se conduire conformément aux normes de la société, c’est-à-dire « comme il faut ». Cela a pour conséquence d’empêcher le plein épanouissement de la personne humaine et de la frustrer.
Les psychothérapies ont un point commun : elles reconnaissent que la plupart des troubles, tant physiques que psychiques, ont leur origine dans le refoulement des pulsions instinctives ainsi que dans celui des réactions naturelles suscitées par les préjudices que le monde fait subir à l'homme.
Les exigences étroites de rendement et de conduite morale dissimulent à l’homme sa vérité profonde. Tout ce que l’homme réprime dans le fond secret de son être est à l’origine d’une souffrance lourde de conséquences, propre à l’homme déterminé par la civilisation actuelle, qu'il soit ou non considéré comme sain et remplissant bien ses devoirs.
Pour guérir cette souffrance, il existe une forme de thérapeutique que l'on peut qualifier d’initiatique, qui cherche à libérer l'homme des forces refoulées en lui et qui recourt à des exercices spéciaux afin de favoriser l’épanouissement et la maturation du soi.
L'idée d'une voie initiatique, fondée sur des expériences transcendantales et œuvrant à la libération de l’homme en sa totalité, représente pour le monde occidental une nouveauté alors quelle constitue depuis toujours en Orient la base du mode de vie et l'élément essentiel de toute sagesse.
Les expériences dont on peut dire qu’elles sont de nature transcendantales sont celles qui révèlent à l’homme qu'il possède des forces lui permettant de dépasser son mode ordinaire d’appréhension des choses, des expériences susceptibles d’ébranler l’homme au plus profond de son être et de le transformer.
La thérapeutique initiatique s’adresse à l'homme considéré indépendamment de ses capacités de rendement et d’efficacité dans le monde, à l’homme désireux de réaliser l’accomplissement de son être.

> HARA, CENTRE VITAL. — Il existe trois notions différentes du corps selon que l'on prend pour critère la santé, la beauté ou bien encore la transparence. Tous les exercices d'initiation à la voie intérieure ont toujours pour objet la transparence de l'être entier de l'homme donc aussi son corps. Mais quand on parle ici de corps, il ne s'agit pas du corps que l'on a, mais du corps, de la substance que l'on est et qui n'est pas là uniquement pour remplir régulièrement et fidèlement toutes ses fonctions, mais doit aussi manifester l'homme dans sa totalité et lui permettre de se réaliser dans le monde […]
La connaissance de la force conférée par le Hara a accès, les exercices qui permettent d'y accéder et d'en obtenir la maîtrise peuvent avoir une double portée : du point de vue pragmatique, la maîtrise de la vie dans ce monde, et du point de vue de l'initiation, la progression sur la voie intérieure. Ce double effet vient de ce que, chez l'homme solidement ancré dans son centre vital, il y a élimination ou en tout cas, réduction du facteur qui, d'une part, limite la force qui lui permet de vivre et de s'imposer dans le monde et, d'autre part, gêne sa progression sur la voie intérieure. Ce facteur est précisément le moi, qui craint la souffrance et ne se préoccupe que de sa position, de sa valeur et de sa sécurité, qui n'a pas confiance dans les forces dont l'homme dispose sans le savoir, et qui, par conséquent, croit devoir tout appréhender et tout faire rationnellement. Il méconnaît ainsi l'ampleur de ses capacités et, étant exclusivement orienté vers le monde, fait obstacle à la « maturation » intérieure. L'homme ancré dans le Hara se trouve toujours dans un état qui lui permet de disposer pleinement de toutes ses connaissances et capacités au moment décisif, par exemple lors d'un examen, alors que l'homme qui ne possède pas le Hara perd ses moyens car, n'étant plus en contact avec les forces profondes de son être, il lui manque la confiance élémentaire dans la vie. L'importance exceptionnelle du Hara pour la thérapeutique, au sens strict du terme, repose sur le fait qu'il supprime les tensions profondément enracinées sans provoquer la dissolution de la personne.
L'exercice fondamental destiné à rétablir le centre de gravité qui convient comporte quatre phases :
1. il faut d'abord laisser tomber les épaules au début de l'expiration ;
2. s'ancrer dans le bassin à la fin de l'expiration.
L'expression « être dans son assiette » indique le rapport qui existe entre la tenue de l'homme bien ancré dans son bassin et l'équilibre (non seulement physique) de la personne ;
3. laisser sortir légèrement le bas-ventre. Cela ne veut pas dire le gros ventre, mais simplement laisser aller le bas-ventre ;
4. placer un peu de force dans la région située au-dessous de l'ombilic. Pour parvenir à ce résultat, le débutant s'exerce à enfoncer son poing dans le ventre au-dessous de l'ombilic et à l'ôter brusquement. On doit sentir la grande force qui s'y trouve […] La force qui se concentre là, au-dessous de l'ombilic, semble bien être autre chose qu'un simple phénomène physique. L'Orient parle à ce propos de « force universelle qui emplit le ciel et la terre ». Les japonais appellent « Ki » cette force centrée dans le Hara. Il ne s'agit pas de la force que l'on « se fabrique » par la volonté. C'est une force dont on participe, à laquelle on peut apprendre à accéder et dont on peut apprendre à disposer. L'art d'autodéfense japonais, l'Aïkido signifie mot à mot : la voie (do) de la fusion (ai) de l'être avec la force universelle (ki). Ki permet d'accomplir des performances physiques qu'il n'est pas possible de réaliser par la volonté seule. La méthode consiste à comprendre que la force Ki libérée par le Hara afflue dans la partie du corps sollicitée à un moment donné et accomplit, sans qu'il y ait participation volontaire de l'homme, ce que la volonté seule ne peut réaliser. La force Ki peut être également un facteur de guérison et contribuer à la bonne exécution de tâches physiques.
C'est toujours le Hara qui entre en oeuvre lorsque l'enfant joue à « se faire lourd » pour qu'un autre ne puisse pas le soulever. Cette expérience est révélatrice, car il est bien évident que le poids physique de l'enfant ne varie pas.
L'homme qui ne possède pas le Hara peut être facilement soulevé (fig. a) c'est une chose très difficile à faire s'il s'agit d'une personne qui possède le Hara (fig. b). Sans Hara, c'est-à-dire si l'on essaie de se maintenir avec le buste seulement, on peut être facilement renversé par une personne plus faible que soi si cette dernière a recours au Hara (fig. c). Avec le Hara, on n'éprouve aucune difficulté à résister avec le sourire à une personne plus forte. On puise toute la force de résistance dans la confiance en la force du Hara, le Ki (fig. d).
—Extrait de Exercices initiatiques dans la psychothérapie, Ed. Le Courrier du Livre, 1977. In: 3e millénaire, (115), Printemps 2015… (mais)