Claude Goretta (1929–2019)

L’histoire de Louis Seynaeve, de ses onze à ses dix-neuf ans. Louis apprend la vie à l’école, dans des institutions religieuses, dans sa famille, dans sa ville, dans le monde qui se fait et se défait.. Le chagrin d’un enfant puis d’un adolescent qui perd l’une après l’autre ses illusions au contact des adultes et de leur lâcheté. Le film nous présente également toute une galerie de personnages extraordinairement humains. Humains parce que décrits, sans tricher, avec leurs faiblesses, leurs angoisses, leur sens du péché, leurs côtés ridicules, et leur nostalgie de la pureté. Il y a aussi Walle, cette petite ville de Flandre-Occidentale où¹ ils habitent tous, qui est en fait Courtrai. Sous la loupe grossissante de la fiction, c’est toute la Flandre profonde qui défile, et ce n’est pas le moindre mérite de Goretta que d’avoir réussi, lui qui est Suisse, à maintenir sur la pellicule la couleur locale, parfois même folklorique, du roman de Hugo Claus. Une autre porte s’ouvre et on entre de plain-pied dans l’Histoire. Les années 39-47, durant lesquelles se déroule l’action, sont celles où¹ il faut prendre parti. Où, en Flandre, la tentation existe de répondre aux sirènes de la fraternité germanique, donc de collaborer avec l’envahisseur. La peur est partout, on se cache, tout devient trahison, mensonge et compagnie. (fonte: Imaj)… (mais)