David Hand (1900–1986)

On rêverait d'apercevoir la réaction des spectateurs quand ils ont découvert au cinéma (en 1937 !) ce trésor inoui de beauté, de couleur et de poésie, qui allait révolutionner l'histoire du dessin animé et du cinéma dans son ensemble.
Bien sûr, il faut faire abstraction des clichés qui pourraient aisément nous gâcher la fête : la jeune femme traquée pour sa beauté, qui attend le prince charmant et qui ne trouve pas mieux à faire que de laver la maison de fond en comble et de préparer à manger quand elle pénètre dans un logis situé en pleine forêt.
Bien sûr, on est en 1937 et le cinéma regorge hélas de clichés sur l'indigence des destins féminins, et ceci jusqu'à une période beaucoup plus récente, ce qui est bien moins pardonnable.
Bien sûr, on peut aussi s'énerver de la disneysation des animaux et de la nature qui a tellement imprégné et pollué les esprits. Mais, si on se place à hauteur d'enfant sans se soucier des conséquences, on peut aussi agréablement ressentir l'effet prodigieusement consolateur des animaux et de la nature dans son existence.
On garde en tête des scènes d'anthologie pour leur beauté visuelle, leur formidable énergie : la fuite de Blanche-Neige dans la forêt, qu'elle imagine, dans sa course effrenée, peuplée d'arbres et de créatures maléfiques, la fête improvisée dans la maison des sept nains où tout prend merveilleusement vie.
Un élément intrigant : le visage de Blanche-Neige, dont on vante tant la beauté, manque assez curieusement de grâce, loin des canons holliwoodiens de la beauté féminine de l'époque.
Le film n'en demeure pas moins une merveille pour petits et grands !… (mais)