Retrato do autor

Obras por Nicolas Herpin

Etiquetado

Conhecimento Comum

There is no Common Knowledge data for this author yet. You can help.

Membros

Críticas

http://cultureetsciencessociales.blogspot.com/2010/01/nicolas-herpin-le-pouvoir-...

David contre Goliath, le petit village gaulois résistant contre l’empire romain, les prolétaires contre les grands bourgeois : l’histoire de toute société jusqu'à nos jours n’a été que l’histoire d’une lutte entre les petits et les grands !
Dans Le pouvoir des grands, Nicolas Herpin prend au mot la métaphore et démontre que les petits – en taille – sont effectivement dominés dans le monde social. La taille des hommes aurait une influence sur leur destin social, au détriment des petits. Les avantages sociaux semblent en effet être distribués de manière proportionnelle à la taille des hommes.

Déclencher l’alarme
Dans la conclusion de ce petit ouvrage, Nicolas Herpin remarque que son analyse est à rebours de la pratique courante en sociologie. Traditionnellement, le chercheur en sciences sociales se saisit d’un « problème» qui préexiste dans la société et l’éclaire de ses analyses, répondant ainsi à une demande sociale. Dans le cas de cette étude sur les inégalités sociales liées à la taille des hommes, l’objet n’est pas encore un problème social. C’est le chercheur qui « dévoile » une inégalité jusqu’alors invisible, afin que la société en prenne connaissance et la combatte. Il ne s’agit pas d’expliquer pourquoi l’incendie a eu lieu, ni de proposer des remèdes pour éteindre le feu, mais de déclencher l’alarme.

Cet ouvrage répond à deux interrogations liées à la taille des hommes : comment expliquer les différences de stature entre les hommes ? Quelles sont les conséquences de la taille sur le destin social des individus ?

Tout n’est pas génétique dans la taille d’une personne
Contrairement à une idée reçue, tout n’est pas génétique dans la taille d’une personne. Les différences de taille entre les homme ne s’expliquent pas exclusivement par des facteurs biologiques. Ainsi, le regard sociologique nous aide une fois de plus à « dénaturaliser » le monde social, selon la belle expression de Pierre Bourdieu. L’explication est simple : si la génétique détermine la taille potentielle d’un individu, ce sont des facteurs sociaux qui expliquent sa taille future. Ainsi, les sciences sociales peuvent permettre de comprendre pourquoi un individu – ou un groupe social – n’atteint pas forcément sa taille potentielle. Sans surprise, le niveau de vie de la société dans laquelle un individu évolue est le facteur explicatif principal : plus une société est riche et plus ses membres seront grands, dans la meure où ils atteignent plus facilement leur taille potentielle. Les facteurs suivants jouent un rôle décisif sur la taille future : santé de la mère pendant la grossesse, alimentation de la personne pendant son enfance et pénibilité du travail commencé de façon trop précoce.
« L’anthropologue Barry Bogin, visitant le Guatemala au début des années 1970, a effectué des mensurations en distinguant dans la population les descendants des Espagnols et des Indiens mayas. La guerre civile qui s’est déclarée dans ce pays un peu après cette époque a fait émigrer un million de ces Indiens mayas aux Etats-Unis. En 2000, Bogin fait passer sous la toise un grand nombre d’émigrés qui étaient enfants au moment du départ de leur pays de naissance. Trente ans après la première série de mensurations, les Mayas américains dans les mêmes classes d’âge sont plus grands en moyenne de 10 centimètres. Les Mayas des mêmes âges qui ont atteint leur taille adulte dans le pays d’origine sont restés de petite taille. »

Ce qui est vrai pour les différences de taille entre les peuples l’est également à l’intérieur d’une société donnée. En effet, les plus riches et leurs enfants sont longtemps généralement plus grands que le reste de la population. Cependant, à en croire Herpin, aujourd’hui en France, l’origine sociale des hommes n’est plus un facteur explicatif de leur taille. Avec l’amélioration globale du niveau de vie dans les pays riches, les enfants d’ouvriers atteignent leur taille potentielle aussi vite que les enfants de cadres.

Pourtant, on observe que la taille d’un individu est corrélée à son milieu social d’appartenance. Nicolas Herpin cherche à éclaircir le paradoxe suivant : les enfants d’ouvriers ne sont pas plus petits que les enfants de cadres (origine sociale) ; les ouvriers sont plus petits que les cadres (appartenance sociale). Pour comprendre ce paradoxe, il faut inverser le sens de la causalité : ce n’est pas le milieu social qui détermine la taille, mais c’est bien la taille qui détermine le milieu social d’un individu ! Herpin va donc démontrer dans quelle mesure la stature d’un homme a des conséquences sur son destin social.

La taille, une nouvelle forme de discrimination
Les petits sont handicapés dans trois domaines majeurs de la vie sociale : à l’école, dans le couple, au travail. A travers de nombreuses études convergentes, Herpin montre que la taille joue une influence forte sur la vie conjugale : les petits font relativement moins d’enfants, restent plus longtemps célibataires, sont plus souvent seuls, connaissent moins de partenaires sexuels, se marient plus tardivement et souvent avec des femmes plus jeunes… De même, dans la sphère professionnelle, les petits subissent une forte discrimination : ils sont moins bien rémunérés – le quartile des plus grands gagne un salaire de 13% plus élevé que celui du quartile des plus petits. Par ailleurs, les hommes de petite taille occupent moins souvent des postes à responsabilité et se heurtent, de même que pour les femmes, au fameux « plafond de verre » – plus on est petit et moins on est proche des sommets. Enfin, et ceci explique en partie cela, on observe une corrélation positive entre la taille d’une personne et ses résultats scolaires. Les petits sont moins diplômés et redoublent plus souvent que les grands. L’agrégation de ces handicaps sociaux permet de comprendre pourquoi les hommes se suicident d’autant plus qu’ils sont de petite taille.

Au même titre que les femmes, les personnes de couleur ou les handicapés, les hommes de petite taille sont ainsi victimes d’une certaine forme de discrimination. Dans Le poids des apparences. Beauté, Amour et Gloire, le sociologue Jean-François Amadieu réalise le même constat et montre que plus un individu est perçu comme beau et plus son statut social sera important, au niveau conjugal, scolaire ou professionnel. Herpin va mobiliser le même type d’arguments qu’Amadieu pour expliquer ces discriminations selon l’apparence physique – ici, la taille.

Comment expliquer cette discrimination ?
Trois hypothèses sont avancées pour comprendre pourquoi les petits sont désavantagés dans le monde social. La première idée explique la discrimination par un choix quasiment rationnel : si les femmes apprécient moins les hommes de petite taille, c’est parce qu’elles reconnaissent là un signal de leur position sociale subalterne ou de leur faible qualité génétique (hypothèse de type darwinienne) ; si les employeurs préfèrent embaucher des hommes grands aux postes à responsabilité, c’est parce qu’ils pensent que ces derniers ont une meilleur productivité aux postes de commandements. Par le passé, dans la société industrielle, un homme grand était plus fort et pouvait réaliser des travaux plus physiques.

La deuxième idée insiste largement sur le poids des normes sociales, des stéréotypes intériorisés par les agents sociaux. Comme l’a brillamment démontré Erving Goffman dans Stigmate, nous avons tendance a associer certaines caractéristiques a des personnes à partir de l’observation d’autres caractéristiques, complètement indépendantes. Ce mécanisme nous fait élever la voix lorsque nous nous adressons à des aveugles. De la même façon, certains stéréotypes sociaux sur les hommes de petite taille ont la vie dure : ils manqueraient d’autorité « naturelle », de confiance en eux, de gout pour le risque… Bref, les personnes de petites taille auraient un déficit de masculinité. Ces normes sociales intériorisées s’observent dans la norme du « couple assorti », où l’homme doit être plus grand que sa conjointe. Ainsi, on apprend que 42% des femmes mentionnent la grande taille comme caractéristique naturelle du conjoint rêvé, alors que 2% seulement pensent à un homme pas trop grand. De même, des chercheurs en psychosociologie font l’hypothèse que si les personnes de petite taille redoublent davantage, c’est parce que leurs enseignants les considèrent comme moins matures par rapport à leurs camarades, plus grands.
« Le psychologue australien Paul Wilson organise au cours de l’année universitaire la visite d’un inconnu dans plusieurs de ses cours. Le même homme est ainsi présenté dans cinq classes ayant des publics différents. A la première classe, le nouveau venu est identifié par le professeur comme un nouvel étudiant, à la seconde comme un assistant. Le statut identitaire s’améliore encore un peu pour les trois classes suivantes. Il est devenu dans la dernière un professeur de la prestigieuse université de Cambridge. Une fois le visiteur hors de la salle de cours, les étudiants de chacune des cinq classes décrivent l’inconnu et, en particulier, donnent une estimation de sa taille. Le prestige du statut social conduit les étudiants à biaiser à la hausse leur perception de la taille de l’inconnu. Le professeur de l’université de Cambridge est jugé, en moyenne, être plus grand de deux pouces (5 centimètres) que le même homme quand il est identifié comme étudiant. La liaison positive entre la taille et le statut social est si fortement intériorisée dans les esprits des étudiants qu’elle influe sur leur perception. Si un homme occupe une situation professionnelle prestigieuse, il ne peut pas ne pas être de taille élevée. »

Troisième et dernière hypothèse : si les petits ont un destin social moins favorable, c’est parce que leur petite stature a eu des effets socialisateurs ayant influencés leur personnalité. Même si Herpin n’utilise pas ce concept, il va montrer l’importance de la taille dans la socialisation primaire des individus. Les personnes de petite taille connaissent un ensemble d’expériences communes pendant l’enfance et l’adolescence, qui influenceront – négativement – leur propre caractère. Ceci explique par exemple pourquoi les hommes de petites taille ont un déficit de confiance en soi. Quelles sont ces expériences vécues ? Herpin utilise deux situations particulièrement marquantes : ce sont les plus petits qui se font le plus chahutés, voire brutalisés, pendant la scolarité ; les petits semblent être hors-jeu dans les relations amoureuses entre adolescents, dans l’angle mort des jeunes filles. On peut prolonger la liste : être moins bon en sport, passer pour le petit frère de ses amis, avoir des surnoms dépréciateurs, etc. Ce n’est pas le contexte le plus propice pour développer des dispositions valorisées telles que l’assurance, la prise d’initiative ou l’autorité. D’ailleurs, Nicolas Herpin montre que c’est à l’adolescence que tout se joue. En effet, selon une enquête statistique, ce n’est pas tant la taille des individus à l’âge adulte qui explique leur destin social, que leur taille à l’adolescence. Si une personne était grande à 16 ans, elle sera – toutes choses égales par ailleurs – dans une meilleure situation sociale que si elle était petite, quelle que soit sa taille à l’âge adulte. La thèse des effets de socialisation liés à la taille semble être confirmée. Jean-François Amadieu utilise la notion de prophéties autoréalisatrices pour décrire ce phénomène : il existe des stéréotypes liés à la taille des hommes, intériorisés par les individus. Ainsi, dès le plus jeune âge, on se comporte de manière différente avec un enfant en fonction de sa taille, ce qui active – ou éteint – chez lui certaines dispositions, qui viennent confirmer les préjugés initiaux. Si on considère qu’un homme de petite taille est inapte au commandement, on ne lui donnera pas la responsabilité d’être chef d’équipe pendant sa jeunesse. Il ne pourra donc pas développer de dispositions liées à l’autorité, ce qui viendra confirmer le stéréotype, initialement non fondé. Une confirmation du théorème de Thomas, résumé ici par Robert Merton :
« "SI LES HOMMES DEFINISSENT LEURS SITUATIONS COMME REELLES, ELLES SONT REELLES DANS LEURS CONSEQUENCES.” La première partie du théorème nous rappelle catégoriquement que les hommes réagissent non seulement aux caractères objectifs d’une situation, mais aussi, et parfois surtout, à la signification qu’ils donnent à cette situation. Et cette signification, une fois donnée, détermine le comportement qui en résulte avec ses conséquences. »
… (mais)
 
Assinalado
Babou_wk | Jun 16, 2010 |
Dans cet ouvrage en deux tomes, version entièrement refondue et actualisée d'un précédent livre dans la collection " Repères ", deux des meilleurs spécialistes de la question établissent un bilan rigoureux et accessible des études et recherches sur les grandes tendances et les évolutions de la consommation en France. Le tome 2 est notamment consacré aux transports, aux loisirs et à la santé.
 
Assinalado
Docpublicis | Aug 18, 2008 |
Les dépenses de soins du corps sont en constante augmentation, l'achat des cadeaux de Noël représente de 1 % à 2 % du budget annuel moyen des ménages, les pauvres sont davantage menacés par l'obésité, l'urbanisation n'a pas fait diminuer le nombre d'animaux domestiques... Autant d'informations extraites de cet ouvrage en deux tomes qui fait un tour d'horizon des grandes tendances de la consommation en France. Après une partie méthodologique sur le recueil des statistiques et une présentation des théories économiques et sociologiques de la consommation, les auteurs analysent les grands postes de dépenses des Français. Ils synthétisent les études portant dans le premier tome sur Alimentation, habillement, logement, et dans un second tome sur Transports, loisirs, santé en autant de chapitres pouvant être lus séparément.… (mais)
 
Assinalado
Docpublicis | Aug 18, 2008 |

Estatísticas

Obras
11
Membros
21
Popularidade
#570,576
Avaliação
4.0
Críticas
3
ISBN
12