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A carregar... Silbermannpor Jacques de Lacretelle
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Adira ao LibraryThing para descobrir se irá gostar deste livro. Ainda não há conversas na Discussão sobre este livro. Il n'est que de voir les chahuts et bousculades à la porte des lycées pour rectifier l'image idyllique que l'on pourrait se faire de ces hauts lieux de l'enseignement où les enfants viennent, en principe, s'abreuver aux sources du savoir dans une atmosphère d'union égalitaire. Chacun y apporte sa tradition de famille refondue dans le creuset de son tempérament, si bien que le lycée reflète la société des adultes et que chaque classe de ce microcostae forme une troupe parfois cruelle avec ses meneurs et ses têtes de 'turc. David Silbermann devient dès la rentrée la tête de Turc de la classe de troisième. Ce jeune juif à l'esprit précoce a commis l'erreur de se singulariser en sautant une année et en prouvant qu'il peut néanmoins se placer parmi les meilleurs. Son succès excite l'antisémitisme d'une poignée de ses condisciples mus par la propagande d'une ligue raciste d'extrême droite, mais son brio intellectuel éblouit son voisin de pupitre qui se déclare pour lui. C'est par cet allié, partial et partagé à cause de ses propres préjugés (il est d'origine protestante), que sera dépeinte la lutte inégale d'un adolescent passionné de culture en butte à une meute déchaînée. Lui-même vivra sa première crise de conscience en découvrant les failles d'un monde qu'on lui avait appris à révérer - mais il retournera pourtant hurler avec les loups. sem críticas | adicionar uma crítica
|In this tautly brilliant novel, Jacques De Lacretelle recounts the story of a Parisian schoolboy belonging to a protestant bourgeois family who, though fascinated by the intelligence and ardour of a Jewish fellow schoolmate, bows to the prejudices of this milieu and finally betrays his chosen friend.| - Bernard Minoret Não foram encontradas descrições de bibliotecas. |
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Google Books — A carregar... GénerosSistema Decimal de Melvil (DDC)813Literature English (North America) American fictionClassificação da Biblioteca do Congresso dos EUA (LCC)AvaliaçãoMédia:
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Silberman, jeune lycéen du début du XXème siècle dans un établissement parisien huppé est un élève brillant et qui aime briller. Il se retrouve très vite aux brimades de plus en plus vachardes de ses camarades du fait de sa judaïté. Le narrateur, qui lui n'est jamais nommé, est un camarade de classe qui prend fait et cause pour Silberman. Vu comme cela, ce livre est une dénonciation de l'antisémitisme qui s'épanouit alors dans la société française, et c'est bien ce qu'il est et ce qui lui a valu le prix fémina l'année de sa publication, en 1922,
Mais il n'y a pas que cela. Silberman, avec sa manie de se mettre en avant, de systématiquement chercher à briller, est finalement assez antipathique. Impossible de s'attacher à lui. Vous me direz, une personne n'a pas besoin d'être sympathique pour mériter que l'on ne fasse pas preuve de racisme à son égard. C'est tout à fait vrai, mais si l'on fait de ces caractéristiques des traits de sa judaïté, que l'on ajoute à cela tous les traits physiques que l'on associe aux juifs, cela en devient malsain. On ne doit pas être antisémite parce que ce n'est pas bien, mais en même temps, les traits physiques et comportementaux prêtés sont loin d'être positifs et justifient presque qu'on les prenne en grippe.
C'est cette ambivalence du propos, que l'on retrouve aussi dans le caractère exalté du narrateur, qui n'est expliqué que par son statut de protestant, nécessairement très sensible aux questions d'honneur et de sacrifice, qui m'a dérangé et me dérange encore.
Avec une grille de lecture moderne, qui ne pouvait être celle des lecteurs de l'époque, j'ai la sensation que ce livre est une belle illustration de la notion de « racisme ordinaire ». Jacques de Lacretelle dénonce l'antisémitisme et il ne fait de manière convaincante, mais dans le même temps, il continue à associer des traits de caractère ou des traits physiques à un groupe donné, les renvoyant à leur appartenance à ce groupe (religieux ou culturel ici) avant de leur reconnaître une personnalité propre. Et c'est cela, je crois, qui définit ce racisme ordinaire qui peut être le fait de personnes se disant et se croyant non racistes. En furetant sur internet, j'ai vu que Jacques de Lacretelle, qu'on ne peut certes pas qualifier d'antisémite, était sensible aux thèses de Gobineau, ce qui me fait penser que mon analyse n'est pas complètement infondée.
Finalement, Silberman est un livre que je ne recommanderais probablement pas (et certainement pas pour être étudié dans les écoles), mais je suis contente d'en avoir fait cette deuxième lecture qui m'a permis, avec mon regard d'adulte, de mieux comprendre ce qui s'y joue et ce qui me dérangeait déjà il y a presque trente ans.