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A carregar... Les Thibault, tome 6 : La Mort du pèrepor Roger Martin du Gard
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(p. 19-20, Chapitre 2).
– « Et comment donc en serait-il autrement ? Il faut songer à ce qu’est la condition de l’homme. La religion est la seule compensation à tout ce qu’il sent de vil dans ses instincts. C’est sa seule dignité. Et c’est aussi la seule consolation à ses souffrances, l’unique source de résignation. »
– « Ça, c’est vrai », s’écria Antoine, avec ironie : « il y a si peu d’hommes qui attachent plus de prix à la vérité qu’à leur confort ! Et la religion, c’est le comble du confort moral !… Mais, ne vous en déplaise, Monsieur l’abbé, il y a néanmoins quelques esprits chez lesquels le goût de comprendre est plus impérieux que celui de croire. Et ceux-là… ! »
(p. 133, Chapitre 14).
Tout est dans le titre de ce nouvel opus. Resserrée sur quelques jours, l’action est uniquement centrée sur l’agonie d’Oscar Thibault, le père, le patriarche. On est en 1913, cette mort semble annoncer celle de toute une société, toute une façon de vivre qui s’effondrera dans la stupeur générale en 1914.
Mais si l’on peut lire cette agonie comme une métaphore, tout comme cette saga est l’illustration de ce qu’est la grande bourgeoisie française dans ces premières années du nouveau siècle, je l’ai pour ma part lu avant tout au premier degré.
Toujours marquée par la perte de mon grand-père qui remonte à plus d’un an avant cette lecture, la fin de cette vie d’un homme d’âge vénérable a raisonné en moi avec toutes les questions sans réponse que je peux avoir ces derniers temps sur la fin de vie, sur la mort tout simplement (appelons un chat un chat). Cacher la gravité d’une maladie au principal intéressé, prendre conscience que sa fin est là, toute proche, vouloir mettre, vouloir réussir sa sortie pour ne pas entacher la mémoire de sa vie, se justifier jusqu’au dernier moment, tricher ou ne plus tricher avec qui l’on est, être spectateur de cette agonie et vouloir que les choses s’achèvent plutôt que de voir la souffrance inutile continuer.
Beaucoup, beaucoup de questions dans ce tome des Thibault, une immense humanité dans l’écriture de Roger Martin du Gard. Une capacité à décrire les sentiments dans leur succession et leur contradiction. Cette lecture fut douloureuse à certains égards, mais elle m’a aussi permis en quelque sorte de me sentir comprise, cernée, moins seule peut-être dans mon cheminement vers l’acceptation.
Voilà donc un tome qui apparaît un peu comme hors du temps, hors de la saga, comme une photo tombée d’un gros livre. Mais c’est aussi probablement le tome que j’ai préféré jusqu’à présent. Un tome d’une grande universalité. C’est la vie, c’est la mort, c’est tout, et nous sommes tous concernés.