

A carregar... Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque)por Thérèse Hargot
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Qu'avons-nous fait de la libération sexuelle ? Thérèse Hargot, philosophe et sexologue intervenant en milieu scolaire depuis une dizaine d'années, s'interroge face à la jeunesse d'aujourd'hui.Banalisation de la « culture porno », course à la performance, défiance à l'égard de la contraception, retour des stéréotypes, obsession de l'orientation sexuelle… Si les jeunes se sentent sexuellement libérés, ils sont prisonniers de nombreux diktats. Quelle est cette liberté qui condamne à choisir en permanence son identité, ses amours, ses pratiques comme n'importe quel produit de consommation ?Fondé sur de nombreux témoignages, ce livre ose affronter de vraies questions exprimées par les adolescents et les jeunes adultes. Il invite à repenser l'apprentissage de la vie affective, relationnelle et sexuelle, pour devenir soi-même afin d'entrer en relation avec les autres. Não foram encontradas descrições de bibliotecas. |
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Dans certaines conversations entre amis, entre adultes, vous m’aurez parfois entendue lancer en rigolant que nous sommes la “génération des traumatisés de la capote”, que nos parents ont eu “sea, sex and sun” et que nous avons droit à “marée noire, sida, mélanome”. Et bien Thérèse Hargot l’exprime beaucoup mieux que moi, en dix chapitres très courts, facile à lire, déconcertants, dont certains contenus peuvent troubler. L’éducation sexuelle (et son absence ou ses manquements), l’amour, la tyrannie du porno, l’homosexualité, la culture du risque, le consentement (thème cher aux Nord Américains plus qu’aux Français), la contraception, l’avortement comme “service après-vente” de cette dernière, les stéréotypes de genre, la crise de la masculinité (et de la virilité aussi, au passage), l’éducation des enfants, les avancées et les impasses du – ou plutôt DES féminismes, puisque Th. Hargot nous propose ici une troisième voie. Elle souligne par exemple, sur le thème de la contraception, que le “tout-pilule” (solution bien française) n’est pas la panacée, sans pour autant pousser le “tout-connaissance du cycle” comme solution idéale pour toutes. Elle remet en question plein de dogmes sociaux et médicaux, donne des exemples effrayants, et propose d’exercer notre esprit critique.
Th. Hargot pose des constats très juste et de bonnes questions. Elle propose un éclairage de professionnelle en sexologie, mais aussi celui d’une petite-fille de la génération mai-68, et celui d’une mère. L’auteur et moi avons à peu près le même âge et je pense que ce livre parlera beaucoup aux femmes et aux hommes qui ont la trentaine. Il devrait aussi être mis entre les mains des adolescents dont elle parle et auxquels elles parle (dans ses interventions à l’école).
Je reste étonnée que le livre n’aborde pas le sujet des “sex toys” et qu’elle ne propose rien de vraiment très concret pour cette “troisième voie” entre les réacs de tous bords (pas seulement les cathos-tradis) et les partisans du “jouir-sans-entrave”. Pour ma part, je crois que les récupérations du tantra –du moins celles qui n’émanent pas de charlatans– pourraient fournir un cadre intéressant, et même spirituel, à cette redécouverte du couple, de l’amour, de l’intimité, et surtout du désir partagé. Oui, car il faudrait réussir à remettre au coeur des discours non pas la jouissance, mais plutôt le désir, son propre désir et celui de l’autre. Ceci nous permettrait d’aller au-delà de la notion, pourtant nécessaire, mais trop technique et formelle, trop contractuelle, du consentement. J’ai comme l’impression que Th. Hargot, malgré son ouverture d’esprit et son audace à penser à contre-courant, reste figée dans des positions finalement “très catholiques”. Son héritage moral et conceptuel occidental (elle a étudié la philosophie) ne lui permet peut-être pas de nous dire comment faire progresser humainement, sexuellement, et peut-être aussi spirituellement, dans la relation de couple cette “jeunesse sexuellement libérée” qui ne l’est finalement que trop... ou pas vraiment si l'on considère, comme elle, que l'absence de tout interdit nous enchaîne, et que l'absence de limites nous enferme. (