Stephane Vanderhaeghe

Ce livre sent le faisandé, la viande morte et la chair qui se décompose. C'est le récit d'une réalité qui se délite, de neurones qui n'arrivent plus à faire la distinction entre la réalité et l'imaginaire, au point que le lecteur, parti sur des bases à peu près saines en début de texte, en arrive à croire qu'il est lui-même frappé de folie. Il faut adhérer au parti pris typographique et récitatif de l'auteur pour apprécier le livre, ce que j'ai eu de la peine à me faire, m'attendant sans doute à un récit apocalyptique moins intellectualisé et sans doute plus narratif. L'univers est vu de l'intérieur du narrateur pour lequel les charognards sont comme une sorte de miroir. Le récit part très bien avec cette introduction décoiffante à la graphie futuriste qui ferait penser à une enniemme réforme de l'orthographe (fiction, fiction !). Ensuite, le processus narratif fait que l'on tourne vite en boucle, sans doute un peu comme le narrateur. J'avoue avoir eu de la peine à finir le livre mais on peut lui reconnaître de l'originalité dans la typographie, un parti pris de dégradation de la langue qui est pas mal et une fin où le texte disparaît sous nos yeux, littéralement (pas un arrêt, un effacement) de la même manière que le narrateur sombre dans son néant charognisé. L'éditeur a soigné la présentation dans une présentation luxueuse.… (mais)